5

Luke avait la désagréable sensation d’avoir avalé une assiette de vairons. Ben était devenu verdâtre. Quant à Mara, qui avait pourtant l’habitude de virevolter des heures durant en apesanteur, elle réprimait une violente envie de vomir. Les Skywalker n’étaient pourtant pas des bleus en matière de micro-g, mais leurs estomacs semblaient se rebeller contre l’extrême étrangeté de la colonie d’astéroïdes. Plus précisément contre cette cire collante et dorée qui recouvrait les couloirs, le raclement constant des insectes et le défilé incessant des travailleurs, avec leurs six pattes et leur un mètre de hauteur, qui grouillaient le long des murs et sur le plafond.

Saba, quant à elle, semblait parfaitement à son aise. Elle ouvrait la marche, longeant une paroi à quatre pattes, et tournant la tête de part et d’autre tout en humant la douceur de l’air d’un coup de langue. Selon Luke, la chaleur et l’humidité du lieu devaient lui rappeler celles de Barab I. A moins qu’elle n’apprécie réellement le fait de patauger le long des couloirs recouverts de cire. Il avait déjà remarqué les penchants pour le moins bizarroïdes des Barabels.

Ils arrivèrent à un croisement distordu et Luke stoppa le pas pour tendre l’oreille. Il percevait une étrange pulsation qui grondait au fin fond d’un tunnel. Le son était assourdi, grinçant et donnait le frisson mais l’on pouvait discerner une mélodie nette et rythmée.

— De la musique, dit-il.

— Si tu viens de Tatooine, peut-être, fit Mara. Le reste d’entre nous apparenterait plutôt ce bruit au raclement de gorge d’un rancor.

— Saba apprécie zet air, dit la Barabel. Ça lui fait remuer la queue.

— Des hurlements stridents pourraient te faire remuer la queue, nota Mara. (Elle pointa le sol du doigt, là où une multitude d’empreintes de bottes avaient fait disparaître la cire.) Mais cet air m’a l’air populaire. Allons jeter un œil.

Le quatuor s’engagea dans le tunnel et Ben demanda :

— C’est ici que se trouve Jaina ?

— Non, lui répondit Luke. Je te l’ai déjà dit, elle n’est pas dans la colonie d’astéroïdes.

— Elle est où, alors ?

— Nous ne le savons pas. (Luke jeta un œil au-dessus de son épaule et fixa Ben.) C’est ce qu’on cherche à découvrir.

Ben considéra un instant la réponse de son père puis reprit :

— Peut-être qu’elle est ici et que tu ne le sais même pas.

La remarque provoqua un léger sifflement de la part de Saba.

— Là, il vous a bien eu, Maître Skywalker.

Ben courut se cacher derrière sa mère et Luke se demanda un instant pourquoi son fils avait si peur de Saba. Leia et lui l’avaient très tôt mis en relation avec des amis issus de tout un tas d’espèces, et seule Saba continuait à provoquer l’effroi du petit Ben.

Luke sourit patiemment avant d’expliquer :

— Tu sais Ben, si Jaina était là, je sentirais sa présence grâce à la Force.

— Oh.

Surpris que Ben ne cherche pas à en savoir plus, Luke ajouta :

— Mais je sens la présence de Tante Leia. Elle est ici avec Oncle Yan.

Saba stoppa sa course sur le mur et regarda Luke d’un air interrogateur.

— Les Solo zont ici ? Saba pensait qu’ils étaient partis chasser les pirates ?

— Je le croyais aussi, fit Luke, visiblement troublé. Ils ont apparemment décidé de se joindre à nous.

— Et ils ont eu tout à fait raison, ajouta Mara. On a croisé Jaina plus de fois qu’eux l’année dernière. Et avec Jacen toujours en quête des usages de la Force… Yan et Leia doivent se sentir bien seuls. (Elle caressa les cheveux de Ben.) En tout cas, moi, je me sentirais bien seule.

— Je sais, fit Luke, soudain coupable de s’être emporté. Ils ont déjà fait plus qu’on ne pourrait jamais imaginer.

— Et les pirates ? demanda Saba. Qui va lez arrêter ?

— Mieux vaut laisser la Police de la Reconstruction s’en charger. Du moins, jusqu’à ce qu’on retrouve Jaina, dit Luke. Après cela, le conseil pourra l’envoyer résoudre le problème avec Alema et Zekk.

— Si ils veulent bien z’en occuper. Saba commence à douter de la soi-disant sagesse de notre conseil. Chaque groupe a besoin d’un leader aux crocs acérés, sinon ses chasseurz risquent de perdre la trace de leur propre proie.

— Les Jedi forment un groupe bien particulier, fit Luke juste derrière elle. Nous sommes une meute entière de chasseurs aux crocs acérés.

— Une meute aux crocs acérés ? (Saba laissa échapper trois petits rires sifflants et disparut dans un virage.) Maître Zkywalker, allons…

Tandis qu’ils continuaient leur marche le long du passage, la musique se fit plus distincte. Luke put entendre une sorte de chant, comme un gazouillement irrégulier. On percevait également un grincement rythmique et un cri discordant en guise de mélodie. Tout cela pour un résultat pas si déplaisant que cela.

Au bout de cinquante mètres, le couloir les fit pénétrer dans une grande salle caverneuse et faiblement éclairée, remplie de voyageurs à l’allure plus que rugueuse. La musique provenait d’une estrade au centre de la pièce, où un trio de Verpine semblables à des bâtons, se tenait debout à jouer des instruments sous l’éclairage chimique d’une douzaine de boules recouvertes de cire. Luke étudia leurs instruments, cherchant à savoir comment ils pouvaient émettre autant de sons en ne pinçant qu’une seule corde.

— Astral ! Ben quitta sa mère et commença à courir vers la Cantina. Je suis sûr que ces boules peuvent exploser !

Mara le retint par l’épaule.

— Dans tes rêves.

Ben lui adressa un petit sourire auto-satisfait. Nanna était restée avec R2-D2 à surveiller l’Ombre.

— Tu ne peux pas me laisser ici tout seul. Je n’ai que huit ans.

— Qu’est-ce qui te fait penser que tu seras tout seul ? Mara fit signe à Luke d’entrer dans la Cantina puis elle dit à Ben : toi et moi, on va rester dehors à surveiller.

Luke et Saba franchirent le seuil de l’établissement. La galerie habituelle de racailles de l’univers – Givin, Bothans, Nikto, Quarren – s’était rassemblée au beau milieu de la pièce, assis sur des bancs de pierre synthétique, avec leurs boissons sur les genoux. Quelques cas isolés, à l’image de « l’ombre spectrale » d’un Defel caché dans le coin et un truand Jenet planqué à l’autre bout de la salle, s’étaient assis loin de l’attroupement. La plupart des clients les dévisagèrent, mais ni Luke ni Saba ne perçurent cette hostilité latente qui submergeait habituellement la Force à chaque fois qu’ils pénétraient dans la Cantina d’un port spatial.

Luke suivit Saba jusqu’à la zone de libre-service où un Duros distrait se tenait au bout d’une longue rangée de distributeurs de boissons. Il n’y avait ni comptoir, ni caisse, mais un léger cliquetis se fit entendre en provenance d’une alcôve obscurcie située juste au-dessous du distributeur central. Tandis qu’ils se rapprochèrent, le cliquetis s’interrompit et un insecte travailleur en émergea. Il les dévisagea un instant et leur tendit à chacun un verre vide avant de disparaître dans le trou.

Luke et Saba jetèrent un œil sur les distributeurs banalisés et Saba lâcha un sifflement de frustration. Elle se rapprocha du Duros inattentif et lui mit son verre dans les mains.

— Un peu de sang fermenté, s’il vous plaît.

Le Duros tourna rapidement sa tête sans nez et vit que son interlocuteur était une Barabel. Le bleu disparut presque simultanément de son visage.

— Y a pas de sang fermenté, dit-il de sa grosse voix de Duros. Seulement de la membrosie.

— Saba va-t-elle apprécier ?

— Tout le monde aime la membrosie, acquiesça le Duros.

— Alors, mettez-m’en une, fit Luke en tendant son verre.

Le Duros étudia le visage de Luke quelques instants, essayant clairement de savoir s’il ne l’avait déjà vu autre part et habillé autrement que dans ses beaux habits de pilote.

— Je ne suis qu’un simple pilote, dit Luke, en s’aidant de la Force pour maintenir l’illusion et mieux se déguiser. Un pilote assoiffé.

— Bien sûr.

Le Duros se tourna vers le distributeur le plus proche, remplit les deux verres d’un épais liquide ambré et les leur tendit. Luke sortit un bon d’une valeur de dix crédits de sa poche mais le Duros lui fit signe de l’y remettre.

— Personne ne paie ici.

— Perzonne ne paie ? répéta Saba. Saba ne vous croie pas.

Un sursaut d’indignation vint perturber la Force. Le Duros haussa les épaules et détourna le regard en direction des musiciens Verpine.

Saba le détailla un instant avant de fixer Luke.

— Saba est fatiguée. Elle va ze trouver un siège.

Elle sirota une lampée de son nectar et commença à se frayer un chemin vers le centre de la Cantina. Le Duros regarda Luke comme pour l’inviter à rejoindre la Barabel, mais Luke ne bougea pas d’un poil, injectant des doses de camaraderie et de bonne volonté à l’intérieur de la Force. La réserve du Duros ne prit fin qu’à un moment précis : lorsqu’en prenant place sur une chaise vide, Saba provoqua le jacassement énervé d’un Ewok assis juste en face d’elle.

— Voilà qui devrait être intéressant, lâcha le Duros avec un large sourire. La tête de ce petit Ewok est mise à prix dans pas moins de dix systèmes.

— Vous me faites marcher. Luke avala une gorgée de membrosie. Le liquide doux, épais et plutôt viril, le réchauffa de la tête aux pieds. Il savoura un instant ce sentiment de bien-être puis demanda : Vous êtes ici depuis longtemps ?

— Trop longtemps, répondit le Duros. Lizil n’utilise pas de puces traitées. Et impossible de dénicher un cargo pour ficher le camp.

— C’est un problème fréquent ?

— Fréquent, oui, mais c’est pas un problème. Tout est gratuit ici. En plus, vous pouvez rester autant de temps que vous voulez.

— Très généreux, dit Luke. Elle est où l’arnaque ?

— Y en a pas, rétorqua le Duros. Sauf qu’on finit par s’habituer et qu’on ne veut plus partir.

— Pardon, mais ça m’a tout l’air d’une entourloupe, fit Luke.

— Tout dépend de la manière dont on voit les choses, admit le Duros. Surtout si vous avez des obligations à la maison.

— Pourquoi vous retournez pas vous et vos puces dans la galaxie connue ? demanda Luke. L’Alliance Galactique ne demande qu’à mettre la main sur des puces traitées.

— Trop dangereux. (Le Duros colla sa grosse tête à deux doigts de celle de Luke.) Vous ne voudriez pas que de vilains chasseurs de primes vous prennent en chasse avec vos si précieuses puces ?

— Je vois, fit Luke. (Lando et Tendra avaient promis une récompense d’un million de crédits à quiconque retrouvait la trace d’une cargaison de microprocesseurs spécialisés, détournés pendant leur voyage pour la nouvelle usine de réhabilitation des droïds de la Tendrando Arms.) Tout s’explique.

— Et plutôt deux fois qu’une, ouais, fit le Duros. Cinq Jedi sont déjà venus dans le coin. C’est là que j’ai décidé de larguer la cargaison.

— Vous êtes sûr que ces Jedi vous cherchaient ?

— Qui d’autre sinon ? Le Duros secoua la tête et ajouta : Je savais que Calrissian s’était acoquiné avec ces foutus Jedi. Mais qui aurait cru que leur amour était aussi fort ?

— Pas moi, en tout cas, répondit Luke avant de lui demander tout bas : Les Jedi, ils étaient jeunes ? Deux humains, avec un Barabel et un Wookie ?

— Et une Twi’lek. Comment vous savez ça ?

— J’ai moi-même un petit problème avec eux, expliqua Luke. Vous savez où ils sont allés ?

Devant l’absence de réponse, Luke rajouta un peu plus de bonne volonté à l’intérieur de la Force et le Duros finit par faire non de la tête.

— Désolé, dit-il. Faut que vous demandiez à Lizil.

Avant même que Luke ait pu savoir comment trouver Lizil, il remarqua que quelqu’un se tenait juste derrière lui. L’individu semblait à la fois présent dans la Force et faire part d’une entité plus large et plus diffuse se répandant sur toute la surface de la colonie d’astéroïdes. Il se tourna et tomba nez à nez avec une superbe femelle Falleen. Sa peau était aussi verte que celle d’un mâle. Elle salua poliment Luke et s’arrêta net devant le Duros.

— Tarnis, nous avons un cargo pour toi, dit-elle.

Le Duros sirota une nouvelle lampée de membrosie.

— Pour quelle destination ?

— Le nid de Horoh, répondit la Falleen. Avec une cargaison, bien évidemment.

Tarnis fit les yeux ronds.

— Vendu.

Voyant que le Duros restait toujours assis, la Falleen ajouta :

— Mais il te faut partir de suite. Lizil charge déjà ton vaisseau.

— Aucun problème. (Tarnis lâcha son verre sur le sol.) Juste le temps de rassembler mon équipage…

— On s’en occupe en ce moment même. Ils te retrouveront au hangar.

— Je vous suis, fit Tarnis. (Il se colla juste derrière elle, secouant la tête d’étonnement.) Enfin ! Qui l’aurait cru ?

Voyant que le Duros l’avait oublié dans son excitation, Luke usa de la Force pour le ralentir puis s’éclaircit la gorge.

— Ah oui, c’est vrai. Ce type veut vous parler.

— Nous sommes pressés. (Elle regarda par-dessus son épaule en évitant sciemment de croiser le regard de Luke.) Mais soyez le bienvenu dans le nid.

En sondant les sentiments de la Falleen, Luke perçut une sensation de profonde inquiétude. Puis une présence sombre s’éleva à l’intérieur de son esprit et l’expulsa si fort qu’il faillit s’écrouler sur un distributeur de membrosie.

Mara observa la scène du coin de l’œil. Luke lui sourit et essuya les taches de membrosie qui mouchetaient le bas de son uniforme.

Une fois que Tarnis et Falleen furent suffisamment loin pour ne pas la remarquer, Mara prit Ben par le bras et s’engagea elle aussi dans le couloir.

Luke se fraya un chemin jusqu’au centre de la Cantina et s’assit sur un banc, à côté de deux Ishi Tib. Pendant quelques instants, il fit semblant d’écouter les musiciens. Mais en réalité, il était en quête de détails indiscrets. Luke n’était pas sûr d’avoir tout compris aux distributeurs de membrosie. Mais il était certain que l’arrivée de la Falleen n’avait pas été le fruit du hasard. Lizil, ou qui que ce soit, semblait peu enclin à ce que Tarnis parle de Jaina et des autres.

Au bout de quelques minutes, Luke commença à déverser les sentiments de camaraderie et de bonne volonté dans la Force et il ne fallut que très peu de temps avant que les deux Ishi Tib ne s’intéressent à lui.

— Moi, c’est Zelara. (Elle désigna son amie qui fit pivoter ses yeux pédonculés en claquant doucement son bec.) Et elle, c’est Lyari. Elle t’aime bien.

Luke leur sourit.

— Enchanté.

Zelara fit battre les paupières de ses yeux jaunes.

— Moi aussi, je t’aime bien.

— Vous m’en voyez flatté. Il calma un peu le jeu avec les bons sentiments puis ajouta : Je suis à la recherche de quelques amis…

— Nous serons tes amies, fit Lyari. (Elle se plaça à la gauche de Luke et glissa sa courte main dans le creux de son bras. Son haleine empestait la membrosie.) Je n’ai jamais éprouvé cette sensation pour un humain avant.

— Moi non plus. (Zelara prit l’autre bras de Luke.) Mais celui-là est vraiment mignon, malgré ses yeux encastrés.

— Mesdames, c’est la membrosie qui vous fait dire ça. (Luke sentit Mara qui revenait déjà vers la Cantina. Ni en colère, ni effrayée, elle semblait seulement frustrée : elle avait perdu le Duros et son escorte.) Je recherche un groupe de jeunes voyageurs. Deux humains, une Twi’lek et un Barabel…

— Et un Wookie ? demanda Lyari.

— Donc, vous les avez vus ? fit Luke.

— Peut-être.

— Ou peut-être pas, ajouta Zelara. (Elle commença à tirer sur les boutons de l’uniforme de Luke.) Voyons voir ce qu’il y a à l’intérieur…

Luke lui attrapa la main.

— Ce n’est sûrement pas une bonne idée de…

— Allez, beau blond. (Lyari tira un peu plus sur les boutons.) Laisse-nous une chance.

— Hors de question ! (Luke utilisa la Force pour empêcher Lyari de le déshabiller totalement.) Ça ne marchera jamais.

— Et pourquoi pas ? demanda Zelara.

— Déjà, parce que j’ai des lèvres et vous, un bec.

Zelara ouvrit grand ses yeux pédonculés.

— Mon chéri, tu serais surpris de savoir ce qu’une fille peut faire avec un bec.

— Laisse-moi te montrer, dit Lyari en lui picorant le bout du nez.

— Aïe ! (Ils commencèrent à attirer l’attention des autres clients. Exactement ce que Luke voulait éviter.) Mesdames, s’il vous plaît. Dites-moi juste ce que vous savez au sujet de mes amis.

Zelara finit de lui retirer tous ses boutons, révélant son maillot de corps.

— D’abord, tu nous montres et après…

La surprise de Mara heurta Luke comme un coup de marteau. Il se tourna en direction de la sortie et l’aperçut qui couvrait les yeux de Ben.

— C’est quoi ça ? demanda Lyari en suivant son regard.

— Ma femme.

— Ta femme ? répétèrent les Ishi Tib à l’unisson. Elles se levèrent d’un bond et Zelara s’écrira : Tu nous as pas dit que tu étais marié ?

— Et il a un têtard aussi ! s’exclama Lyari.

Les Verpine se mirent à jouer faux et plusieurs clients ennuyés suggérèrent à Luke et aux Ishi Tib d’aller se chamailler ailleurs.

Mara roula des yeux, puis elle secoua la tête en tirant un petit Ben réticent dans le coin de la salle.

Luke tenta de la rassurer et reçut une impression d’incertitude amusée en guise de réponse. Puis il entendit le sifflement de Saba de l’autre côté de la pièce. Il secoua la tête, dépité, referma les boutons de son uniforme et regarda les deux Ishi Tib.

— Voulez-vous bien vous asseoir, s’il vous plaît ?

Zelara mit la main sur sa hanche.

— Je ne crois pas, non.

— Tu nous as bien eus, espèce de cachottier. Tu ferais mieux de prendre ta greluche et ton petit têtard.

— Dès que vous m’aurez répondu. (D’un coup, Luke saisit les deux Ishi Tib par les poignets et les fit tomber au sol.) Quand avez-vous vu mes amis ? Le Wookie, le Barabel et les autres ?

— Quand ils étaient là, répondit froidement Zelara.

— C’est-à-dire ?

— Je ne sais plus. (Zelara se tourna vers Lyari.) C’était quand ?

— Qui peut s’en souvenir ? Ils ne sont restés qu’une seule journée.

Luke commençait à faire pression sur Lyari lorsqu’il sentit quelqu’un d’autre s’approcher. A l’instar de la Falleen, le nouveau venu semblait avoir une double présence au sein de la Force. Mais son essence était bien plus puissante et menaçante. Luke se retourna et faillit presque activer son sabre laser à la vision de cette silhouette sombre et compacte avec ces yeux rouge sang et ses crocs étincelants.

Le Defel observa Luke puis se tourna vers les Ishi Tib.

— Le nid s’est procuré un baril de sels Tibrin tout frais, dit-il d’une vois râpeuse. On vous prépare un bain à l’instant même.

— Rien que pour nous ? souffla Zelara.

— Où ça ? demanda Lyari.

Le Defel tendit ses bras recouverts de fourrure.

— Nous allons vous y conduire.

— Répondez à ma question, d’abord ? demanda Luke.

Lyari allait se retourner quand le Defel la tira en avant.

— Venez Mesdames. Le bain est tellement agréable.

Luke ressentit de nouveau cette présence sombre s’immerger en lui. Ce n’était pas une attaque de la Force mais plutôt une sorte de volonté gargantuesque. S’il l’avait voulu, Luke aurait pu trouver un autre moyen de faire barrage. Mais cela l’aurait contraint à attirer encore un peu plus à lui cette mystérieuse entité.

De plus, Saba fonçait droit sur lui, accompagnée d’un petit Ewok couvert de poils – celui en face duquel elle s’était assise. Il était trapu et aussi noir que l’espace intersidéral, avec une lanière blanche accrochée autour de la poitrine. Elle s’arrêta en face de Luke, en sifflant et en gloussant.

— Je t’écoute, fit Luke. C’est qui ton nouvel ami ?

— Tar… Tarfang, s’esclaffa Saba. Il ditz qu’il peut nouz aider à retrouver noz amiz… Enfin, zi vous en avez terminé avec ces charmantes Ishi Tib, Maître Skywalker.

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